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Bleu : Orange :

Ceremony

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CEREMONY prépare une tournée européenne qui aura lieu cet été. C'était une bonne occasion pour nous de nous entretenir avec Anthony, le guitariste du groupe, ainsi que Ross, chanteur et parolier.

B : Salut ! Pouvez-vous s’il vous plaît vous présenter en tant qu’individus et en tant que groupe ? Comment vous appelez-vous ? D’où venez-vous ? Que faites-vous et qu’aimez-vous faire dans la vie ?
A : Mon nom est Anthony Anzaldo et je joue de la guitare dans CEREMONY. J’ai grandi à Rohnert Park, en Californie.

L : Je vous ai vu récemment sur une date de tournée en Allemagne avec SABERTOOTH ZOMBIE. J’ai vraiment apprécié les deux groupes. Vous semblez susciter des réactions assez fortes du public aux Etats-Unis (en gros, les gens deviennent fous). Donc, qu’est-ce que ça vous fait de jouer devant un public plus restreint et peut-être moins enthousiastes ici en Europe ?
A : Haha, je vais adorer cette honnêteté bien européenne. Je ne sais pas quel concert tu as vu sur notre dernière tournée mais dans l’ensemble les réactions ont été assez comparables à celles que l’on a habituellement aux Etats-Unis. C’était carrément la meilleure tournée européenne jusqu’à ce jour.

B : Je sais que vous avez repris des chansons de bon nombre de vieux groupes, comme DEAD KENNEDYS, RED C et PROJECT X. Pourquoi faites-vous des reprises ? Est-ce seulement pour le fun ou y a-t-il une autre raison derrière cela ? Et avez-vous pensé à reprendre d’autres morceaux ?
A : C’est pour le fun. Nous sommes sur le point de sortir un EP constitué de reprises, contenant notamment des chansons de CRISIS, THE PIXIES, VILE, URBAN WASTE, WIRE et la version d’ « American Society » de L7.


B : Dans la scène américaine actuelle, de quels groupes vous sentez-vous proches et pour quelle raison ?
A : Nous avons grandi avec PURPLE MERCY et SABERTOOTH ZOMBIE donc évidemment, nous sommes très liés à ces groupes. Nous partageons des membres de groupes avec SKIN LIKE IRON. Nous avons beaucoup tourné avec BLACKLISTED, BANE, HAVE HEART et CRUEL HAND, ce qui fait que ces groupes sont un peu spéciaux pour nous.

B : Vérifiez-vous les prix d’entrée ? Est-ce qu’il est déjà arrivé que vous refusiez de jouer à cause d’un prix d’entrée estimé trop élevé ?
A : Nous n’en sommes jamais arrivés à ce point. De ce que j’ai pu voir, les prix d’entrée à nos concerts sont plutôt corrects.

L : Vous avez tourné avec les incroyables AFI. Avez-vous des anecdotes de tournées sympas à partager ?
A : Nous avons vu un Aigle Chauve sur le trajet du Montana à Washington.


B : Il y a un phénomène qui se produit en ce moment qui, je pense, est récurrent avec les groupes américains, sans toutefois mettre tout le monde dans le même panier. J’ai remarqué que certains groupes aiment montrer leur appartenance aux Etats-Unis d’Amérique, en suspendant fièrement le drapeau américain sur scène ou en portant des t-shirts avec ce même drapeau dessus. C’est quelque chose qui est un peu étrange pour moi car, en Suisse, et en Europe en général je pense, il semble que nous n’ayons pas tout à fait le même rapport avec les drapeaux nationaux. En gros, dans la scène hardcore d’ici, si tu vas à un concert en arborant un tel symbole, il y a de fortes chances que tu sois soupçonné d’être un néo-nazi ou au moins d’extrême-droite. Je n’accuse personne, j’essaie juste de comprendre. Que penses-tu de ce phénomène ? Est-ce qu’un drapeau national a sa place à un concert hardcore ? En tant que groupe, utiliseriez-vous le drapeau américain sur scène ! ?
A : Mmh, je n’ai pas remarqué cela aux concerts que j’ai vus ici. Nous avons utilisé le drapeau américain en toile de fond à notre set au festival Sound and Fury en 2007 avec l’inscription « Scared People » marqué dessus. C’était assez cool.

B : Que penses-tu des téléchargements de musique gratuits ? Est-ce aidant ? Est-ce du vol ?
A : Je ne soutiens pas le téléchargement de musique. La musique est une des choses qui ont le plus de valeur dans ma vie et je pense que beaucoup ont tendance à ne pas apprécier les choses à leur juste valeur quand ils peuvent se les procurer gratuitement. Je me rappelle quand j’allais chez un disquaire quand j’étais ado, je passais des heures dans une allée du magasin à essayer de trouver ce que je voulais et à écouter des disques. J’ai le sentiment que cet esprit s’est perdu ces dernières années.

B : Récemment, j’ai lu un article sur la première vague de la scène punk de Los Angeles. Il y avait quelques illustrations ajoutées à l’article, dont la pochette de « Dangerzone » de CHINA WHITE. Cette pochette m’a rappelé celle de votre dernier album, « Rohnert Park ». Connais-tu cet album ? Et à quel point est-ce que cette scène LA punk de la fin des années 70 et du début des années 80 a influencé CEREMONY ?
A : Cette scène et cette ère ont joué un rôle immense pour CEREMONY. Des groupes comme THE GERMS, BLACK FLAG, CIRCLE JERKS, ADOLESCENTS et X ont une influence majeure, consciente ou inconsciente, sur la musique que nous faisons mais aussi sur notre esthétique et sur notre éthique.

L : J’adore cette chanson « Sick », mais sérieusement, comment peut-on en avoir marre de BLACK FLAG ?
A : Merci, c’est aussi une de nos préférées. Je pense que Ross a essayé de décrire à quel point il en a marre de tout ce qui l’a accompagné dans sa vie terrestre depuis 26 ans. Je pense que c’est super d’avoir cette ligne de texte sur un album qui est clairement influencé par BLACK FLAG.

L : C’est possible que cette question soit stupide, mais comme je n’ai trouvé la réponse nulle part : est-ce que c’est Ross qui chante sur « The Doldrums » et sur « Into the Wayside Part ||| » ?
A : Ross chante sur « The Doldrums » et je chante sur « Into the Wayside Part ||| ».

L : Est-ce que l’histoire décrite au dos du 7’’ « Scared People » vous est vraiment arrivée ?
A : Oui.


L : Les trois prochaines questions sont pour Ross. Tu es une de ces rares personnes dans la scène hardcore, avec George Hirsch ou les auteurs de Heartworm Publishing, à également poursuivre une carrière d’écrivain. Comment est-ce que ça se passe et que peut-on attendre de toi sur ce plan-là dans le futur ?
R : J’espère pouvoir continuer à écrire, au moins tant que je pourrai donner libre cours à mon inspiration. C’est dur, tout particulièrement maintenant que je suis submergé de travail pour l’école. Avant, je pouvais écrire quand j’en ressentais le besoin, maintenant je dois m’organiser pour consacrer du temps à l’écriture, afin que tout ce que j’ai à faire soit fait au final. Ce n’est pas simple.

L : Dans le livre « Society Verse », tu mentionnes Philip K. Dick et David Foster Wallace comme auteurs que tu apprécies. Quels autres écrivains t’inspirent et quels sont tes livres favoris ?
R : J’aime bien Annie Proulx, Tobias Wolf, Raymond Carver, Primo Levi, John Berryman, Philip Roth, Saul Below. La liste continue. Tout ce qu’a écrit Cormac McCarthy. « Lolita », « Complete Short Stories » de Flannery O’Connor, sont les meilleurs bouquins.

L : Tu as fait plusieurs zines dans le passé, le photozine « Gravesight » ou ceux sur Spiderghost Pressgang. Penses-tu en faire d’autres ?
R : Non, pas pour l’instant. Calico Grounds publie une série d’histoires courtes, et il y en a une de moi. Ca s’appelle « God is lonely in his heavens ». Je crois…

B : De nouveau pour vous deux et pour conclure. C’est une question que je pose à chaque interview. Pouvez-vous lister les cinq meilleurs albums que vous ayez écoutés dans votre vie ?
R : C’est impossible. Pour le moment, j’aime :
MILK MUSIC – « Beyond Living » EP
FUGAZI – « The Argument »
THE LINES – « The Landing »
A : PRINCE – « Purple Rain »
DEPECHE MODE – « Violator »
THE CURE – « Disintegration »
AFI – « Sing The Sorrow »
BLACK FLAG – « Jealous Again »

Interview : Bastien, Lukas

Plus d'infos :

Label : Bridge Nine Records

MySpace : www.myspace.com/ceremony

Site Web : www.ceremonyhc.com

Site du label: www.bridge9.com

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